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Carte du 14 ème arrondissement de Paris

 

14 ème arrondissement 

MONTPARNASSE

  •  Raspail - Montparnasse 

  •  Pernéty 

  •  Mouton Duvernet 

  •  Montsouris - Dareau 

  •  Didot - Porte de Vanves 

  •  Jean Moulin - Porte d'Orléans 

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"Connaître ses voisins" avec Éric

ERIC Greeter 14

Je retrouve Éric, le Greeter du 14ème, rue des Thermopyles. Cette rue qui semble rendre hommage à une célèbre bataille, l'un des plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique, est une des rues les plus agréables et tranquilles de la capitale. Sous le panneau énigmatique « Chat en psychanalyse », qui nous incite à marcher sur la pointe des pieds pour ne pas perturber d'éventuels malaises post-traumatiques chez le félin, règne une ambiance calme et paisible. Les glycines, généreuses, étirent leurs branches de part et d'autre de la rue, comme pour nous inviter à nous rapprocher et à nous serrer les coudes dans ce quartier populaire . Les jardins, ici, sont collectifs, et les associations fleurissent sur chaque placette, car le bien vivre ensemble est un leitmotiv. Tout près de là, Georges Brassens avait trouvé refuge, fuyant le S.T.O. pour vivre libre au fond d'une impasse. Non loin, un château ouvrier s'élève, suggérant que l'ascension sociale n'est pas un mirage. Et là-bas, Notre-Dame du Travail, avec son architecture métallique, rappelle à chacun son univers d'usine, un rappel bienvenu pour que chacun se sente chez lui, dans son milieu habituel, entouré de matériaux de fer et de bois que sa main transforme chaque jour.  C'est le lendemain de l'enterrement de Jane Birkin, et tous deux, nous désirons lui rendre un dernier hommage. En cherchant, nous découvrons d'abord la tombe de Serge Gainsbourg, presque ensevelie sous les fleurs. Une femme présente nous raconte que cette abondance de fleurs était destinée à Jane, et qu'elle a été partagée ici. À trente mètres, se trouve la sépulture de Jane Birkin, inondée de couronnes aux signatures prestigieuses. C'est un océan floral, un dernier salut vibrant d'admirateurs émus. En poursuivant notre chemin, Éric tient à me montrer d'autres sépultures. Carlos Fuentes avait prévu d'être enterré aux côtés de ses enfants, mais les autorités mexicaines ont finalement décidé que leur plus grand écrivain devait reposer dans sa terre natale. Ainsi, reste sur la tombe une date de naissance gravée pour l'éternité. Une forme d’immortalité. Quant à Charles Baudelaire, détesté par son beau-père, un général de division, il repose désormais dans le caveau familial. Ce général, s'il pouvait le voir aujourd'hui, serait sans doute offusqué par toutes ces traces de baisers de rouge à lèvres qui illuminent désormais la stèle. Enfin, nous découvrons l'un des plus beaux tombeaux, celui de la famille Charles Pigeon, inventeur des lampes à pétrole en 1875. En cet endroit sacré, les souvenirs de grands artistes, d'écrivains talentueux et d'inventeurs visionnaires s'entrelacent, formant une symphonie émouvante de vies bien vécues et de contributions marquantes à l'histoire de l'humanité. Ah, mes anciens voisins, pourrait dire Eric, une galerie de célébrités dans un quartier effervescent mais discret ! Yves Klein, l'artiste aux couleurs vibrantes, Simone de Beauvoir, la philosophe des mots engagés, Georges Brassens, le poète de la chanson française, Lee Miller, la photographe aux regards captivants, et Alberto Giacometti, le sculpteur des formes énigmatiques. "Connaitre ses voisins", voilà qui commence par le haut du panier, une petite touche de glamour dans la vie quotidienne d'un Parisien. Mais, je vous assure, on avait aussi notre concierge bienveillant et son chat facétieux, sans oublier le charmant monsieur Martin du cinquième, amateur de bons mots et de pâtisseries ! C'était tout un petit monde, un microcosme où l'art, la culture et la bonne humeur se côtoyaient chaque jour. Un voisinage à nul autre pareil, une constellation d'étoiles brillantes dans le ciel banal de la vie de quartier. Ah, les joies de la vie parisienne, même quand on ne croise pas des stars à tous les coins de rue, on peut au moins les avoir eu pour voisins ! ​ ​

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