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AUTOUR DE PARIS

Hauts-de-Seine

PARIS LA DÉFENSE

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Paris la Défense

La Défense n’est pas celle que  croient ceux qui n’y vont jamais. 

C’est une Ville-Lumières, au pluriel, parce que tous les reflets, les réverbérations s’y donnent rendez-vous dans des jeux sans fin que les hommes n’avaient pas prévu en dessinant leurs cubes et leurs tubes. Quand j’ai découvert, il y a dix ans, ce « quartier » devenu la capitale des affaires de l’ Europe du troisième millénaire, c’était soudain devant mes yeux, l’an 2.000 dont je rêvais quand j’avais dix ans. J’avais enfin retrouvé le terrain de jeu qui avait peuplé mes rêves. Ce rendez-vous  impensable dans une ville-jouet, tenait du magique. J’y ai donc pris un plaisir extrême.

 Ce n’était pas une commande. Je n’étais pas en mission. Bien après la sortie de mon livre sur La Défense, je suis retourné dans mon pays des merveilles où la lumière interfère partout, sans idée préconçue. Toujours, j’allais où mon cœur me portait.Sans cesse, j’écoutais mon oeil. En toute liberté. 

Et j’ai compris que le quotidien est fantastique.

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L'esplanade de La Défense

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Froid et toujours inquiétant. L’aquarium d’un capitaine Nemo qui aurait perdu les clés de son labyrinthe, comme ceux des foires de jadis. Des strates verticales de verre faussement transparentes. Des verres très épais, comme des plaques d’acier qui laissent passer le regard mais bloque les vents, sous l’Arche géante qui aggrave l’effet Venturi.Plantées en quinconce , elles filtrent l’humain, forcément perdu comme cette silhouette grise, puisque tous les costumes sont anthracites ou gris.Un homme qui a perdu son ombre depuis longtemps.

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Une botte de crayons de couleurs. Un faisceau arc en ciel. La tour Moretti  s’enfonce dans le ciel bleu quadrillé par la traînée des avions à réaction. Un obélisque, qui donne un sens, au gré de chacun. 

Elle me rappelle le jeu de mon enfance, lorsque nous étions consignés. On dessinait un château fort, garni de soldats, bien armés, entre les merlons. On l’attaquait avec des crayons, lancés d’une pichenette, qui pouvaient rater leur cible. 

Un jeu, puisque la défense peut être aussi un terrain de jeux, terrain de « je » pour ceux qui n’ont rien oublié.

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Une pelouse au carré, entre Mondrian et Malévitch. Une géométrie verte d’éternel printemps. 

Depuis l’an 2000, les jeunes arbres ont poussé. Si bien que, sous cette angle, l’herbe est définitivement cachée, rendue à l’ombre, perdue pour les regards. C’est aussi un tartan écossais. Un drapeau que nulle hampe ne dressera. Un signe enfoui. Un moment de liberté au pays du verre et du béton,éphémère.

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Cinq pastilles rouges, autoritaires comme cinq feux rouge, interdiction de passer, pour ceux qui oseraient et ne comprendraient pas ? Non, c’est une protection optique pour signaler une barrière de verre dangereuse pour les fronts des distraits. Un homme disparaît dans le lointain, c’est donc qu’il a pu entrer. Mais en sortira-t-il ? 

Mouche sous cloche…il connaît la petite chicane qui ouvre le piège à humains. Signé Kafka

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L’apocalypse. Les membres irradiés d’un corps géant, un décor de Blade Runner. 

Les arcs-boutants de bois précieux dessinent une perspective du futur,  les passages de la ville modèle qu’on imagine dans les films ou les B.D.  Des passerelles dans une sorte de patio, le bois déjà fossilisé. Chaud mais inquiétant.

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Un échiquier à la Giacometti ou à la De Chirico. 

Sur la "Place des degrés" cet entonnoir ressemble davantage à la pompe à phynances du père Ubu qu’à une sculpture ludique. Il faut entendre degré comme la partie d’un angle, pas comme une marche qui mènerait quelque part. 

Un homme pénètre dans la machine infernale, un autre en sort, mais dans quel état, son ombre frappée par le soleil au zénith, fond à ses pieds comme de la cire molle. 

Ils ne sont plus que quatre sur l’échiquier. Le roi, la reine, et deux fous, forcément…

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Le penseur 2010 ne se prend plus le menton dans la main, d’un air accablé, comme chez Rodin. Rhabillé, il porte le costume trois pièces réglementaire, écrasé par une façade dont les carreaux vierges appellent le graffiti comme les bulles des bandes dessinées. Ce petit bonhomme à la Sempé, a perdu sa jolie petite maison et son vélo avec sacoches.

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Comment de simples entrepôts sans malice ni secrets deviennent, par le jeu en abyme des réverbérations, un système de défense hermétique, une muraille de blocs qui interdit tout passage. Seul un oiseau a pu s’échapper. Même les créneaux à l’ancienne, en haut et à gauche, venus des temps héroïques, sont hypertrophiés.

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Des signes lumineux dans cette géométrie implacable ? Pas forcément. Ces « bulles » au carré me rappellent des rêves d’enfance, quand des ballons de (fausse)baudruche forçaient la porte de ma chambre, armée implacable qui travestissait le jouet.Ballons méphistophéliques.Boulimiques. Comme le ballon dans le feuilleton Le Prisonnier.

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Des signes lumineux 

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Lumière !!! 

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Réflexions 

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Vue du port de Rouen avant le départ des grands voiliers, des vieux gréements ? 

La Défense, port de tous les rêves.Drisses, haubans, galhaubans, tout l’arsenal des grands trois mats barques qui doublaient le Cap-Horn au péril de la mer. Il y a même un marin bien seul, qui part dans la coursive, seul endroit coloré de cet univers de brume monochrome, deux bouteilles à ses pieds. Donc vivant.  

Mais aussi seul dans son cauchemar que le capitaine Achab.

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Ce soir-là, dans le soleil couchant qui fait toujours bien les choses, j’ai vu un vaisseau spatial, immense ; partant sûrement pour Mars, voire plus loin. Pour un trou noir qui nous raconterait l’histoire du monde. Les membrures de béton deviennent des structures métalliques puissantes de la plus grande fusée du monde. Les jeux de lumières –pour quelques secondes- ont fait de ce « Passage des Corolles » une annexe de Cap Canaveral. 

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Icare

 

Même couleur d’aquarium, d’eau visqueuse, vaguement fluo, qui délaie. Même secteur. Impression trompeuse puisqu’il s’agit une joyeuse troupe de touristes italiens. Les jeux de lumière , qui n’ont pas été prévus par les architectes, mais qui donnent vie à cette ville née de rien, leur donnent des airs d’artistes sur un théâtre d’ombre. Commedia dell arte.

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Bouche de vérité. Entrée des enfers. Gouffre des chimères. Mêmes les hommes ne s’en approchent pas. Ils évitent de frôler le cratère noir comme l’enfer. En vérité, c’est un puits de lumière pour un parking. L’homme donne l’échelle, mais ne rassure pas.

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Encore un souvenir d’enfance, la bonne loco, dans le fond, crache une fumée monstrueuse alors qu’il s’agit de « Double lignes indéterminées », de Venet. Rencontre féerique entre un immeuble sans caractère et une sculpture puissante, dans une gare de triage imaginaire.

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Tour en feu du soleil couchant 

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L’antithèse de la tour Moretti gorgée de couleurs et de force. Un miroitement agressif, inquiétant, des cellules comme des yeux espions d’ordinateurs, des lames comme des mâchoires de sauriens ou de requins, ou comme les barres de coupes des faucheuses qui n’épargnent rien. Au choix. 

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Parfait effet d’optique. Pour le photographe placé sur le glacis,qui domine le lent escalier sous l’Arche, tous les hommes sont sur la même ligne, ils paraissent donc de tailles différentes puisque la profondeur est niée.Offrant ainsi une brochette découpée sur le vif, comme si certains faisaient 3 mètres et les autres moins d’un mètre. Un échantillon infaisable ailleurs

Au dessus des têtes de ce zoo, l’étrange vélum, parachute néo-cubiste,qui est censé effacer l’effet de vertige : le sommet de l’Arche est si loin qu’il faut couper la perspective pour rendre habitable cet espace infini.

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Des envahisseurs

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Vite !

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« Arbres lumineux » de Takis. C’est vrai puisque la couleur éclaire par tous les temps, et que de petites lampes , au crépuscule, animent la tête de ces marionnettes montées sur spirale.Ou alors des tire-bouchons vaguement anthropomorphes, des isolateurs de ligne à haute tension mis au rebut par EDF et customisés par les farceurs ? Armée de ressorts, séquence coupée dans Mars Attack. Bande de cactus d’acier dans le désert de la Ville. 

Défense de rire.

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La Défense. Nouvelle capitale de l’Europe du XXIe siècle, elle s’inscrit dans la croissance de Paris : la tour Eiffel est encore présente même si elle est à 8 km ! 

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