ART NOUVEAU À PARIS : HECTOR GUIMARD
Hector Guimard (1867 - 1942) était un architecte, qui est aujourd'hui le représentant le plus connu du style Art nouveau français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
La réputation critique de Guimard s'est accrue depuis les années 1960, car de nombreux historiens de l'art ont fait l'éloge de son œuvre architecturale et décorative, dont le meilleur a été réalisé pendant une période relativement brève de quinze ans d'activité créatrice prolifique.
Porte du Castel Béranger, 14, rue La Fontaine - Pais 16e
En 1898, il conçoit le Castel Béranger, qui présente une tension entre un sens médiéval du volume géométrique, et les lignes organiques " en coup de fouet " que Guimard a vues à Bruxelles.
Fer forgé
Comme beaucoup d'autres architectes français du XIXe siècle, Guimard a fréquenté l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris de 1882 à 1885, où il s'est familiarisé avec les théories d'Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Ces idées rationalistes constituent la base du musée de l'Art nouveau. Certains disent que Guimard s'est consacré à ce style lorsqu'il a visité l'Hôtel Tassel à Bruxelles, conçu par Victor Horta, pourtant d'un style très différent.
Façade
En 1884, l'école lui décerne trois médailles de bronze et deux médailles d'argent pour ses travaux. En 1885, il reçoit des récompenses dans tous les concours de l'École nationale supérieure des arts décoratifs, dont quatre médailles de bronze, cinq d'argent et le grand prix d'architecture de l'école.
Castel Béranger, 14, rue La Fontaine - Pais 16e
L'immeuble « Le Castel Béranger » est un des chefs-d’œuvre majeurs de l'Art Nouveau Français. La propriétaire du terrain, Madame veuve Fournier, amateur d'insolite, demande à Hector Guimard encore jeune et pratiquement inconnu d’y construire un immeuble de rapport (qui comportera trente-six appartements).
Le Castel Béranger rendit Guimard célèbre et il eut bientôt de nombreuses commandes. Il continue à travailler dans le style Art nouveau, se consacrant surtout à son idéal d'harmonie et de continuité, ce qui l'amène à concevoir également la décoration intérieure de ses bâtiments.
Hôtel Mezzara 60, rue La Fontaine Paris 16e
Hôtel particulier construit pour Paul Mezzara industriel du textile et créateur de modèles de dentelles. L'Hôtel précédé d’un petit dégagement formant une cour devant la façade principale protégée par une grille très travaillée au décor floral : ronces et fleurs dessinées par l’architecte.
Immeuble Trémois 11, rue François Millet Paris 16e
Voilà bientôt treize ou quatorze ans que les mouvements de l'Art Nouveau ont bouleversé l'architecture académique; dix ans après l'exposition de 1900, Guimard avec l'immeuble Trémois semble à son tour dépassé par son temps. Le 11, rue François Millet, d'une taille réduite, échappe a l'aspect monumental qui ressort des immeubles de la rue Agar à peine distants d'une centaine de mètres.
Son vocabulaire stylistique inimitable suggère les plantes et la matière organique, tout en restant abstrait. Les moulures souples et le sens du mouvement se retrouvent aussi bien dans les sculptures en pierre que dans celles en bois. Guimard crée des motifs abstraits en deux dimensions qui sont utilisés pour des vitraux (hôtel Mezzara, 1910), des panneaux de céramique (maison Coilliot, 1898), du fer forgé (Castel Henriette, 1899), des papiers peints (Castel Béranger, 1898) ou des tissus (hôtel Guimard, 1909).
Métro Porte Dauphine - Paris 16e
L'entrée sous forme d'édicule est située sur la ligne 2 du métro, inaugurée en 1902, l'accès se trouve face au numéro 90 de l'avenue Foch. L'aspect général de cet édicule (en particulier par sa verrière) lui valut le surnom de libellule.
Malgré les innovations et le talent de Guimard, la presse se lasse de lui - pas tant de son travail que de sa personnalité. Un grand nombre de ses entrées de stations du métro parisien, y compris tous les grands pavillons comme celui de la Bastille, ont été démolis. Les seules enceintes complètes et couvertes qui subsistent sont celle d'origine de la Porte Dauphine et celles reconstruites des Abbesses et du Châtelet, bien que de nombreuses entrées clôturées subsistent ou aient été reconstruites.
Entrée métro Monceau- Paris 8e
Le curieux et inventif Guimard fut aussi un précurseur de la standardisation industrielle, dans la mesure où il souhaitait diffuser le nouvel art à grande échelle.
Son plus grand succès en la matière - malgré quelques scandales - fut ses célèbres entrées du métro parisien, basées sur les structures ornementales de Viollet-le-Duc.
A la tragédienne Agar, 10, rue Agar - Paris 16e
Madame Agar : tragédienne, Communarde de coeur
De nombreux bâtiments de Guimard ont été détruits après sa mort, mais il a commencé à être redécouvert dans les années 1960. Aujourd'hui, des spécialistes ont reconstitué sa carrière et il a fait l'objet de nombreuses recherches. Pourtant, cent ans après ce que Le Corbusier a appelé le " geste magnifique " de l'Art nouveau, la plupart des bâtiments de Guimard restent inaccessibles au public, et aucun musée ne lui est consacré. Cependant, les dessins architecturaux originaux de Guimard sont conservés dans le Dept. of Drawings & Archives de l'Avery Architectural and Fine Arts Library de l'Université Columbia à New York.
Café Bar Chez Antoine - 17, rue Lafontaine - Paris 16e
L'œuvre de Guimard est elle-même victime des contradictions inhérentes aux idéaux du style Art nouveau : ses meilleures créations restaient inabordables pour le grand public, et ses tentatives de standardisation des matériaux, des pièces et des mesures n'ont jamais pu suivre le rythme de ses changements stylistiques. La peur de la guerre et l'antisémitisme du parti nazi (sa femme était juive) obligèrent Guimard à s'exiler en 1938, et il était largement oublié lorsqu'il mourut à l'hôtel Adams à New York le 20 mai 1942.